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Comment Marseille a perdu 68 M€ avec Ndiaye et Suarez

L’Olympique de Marseille traverse une période délicate où sa politique de recrutement offensif est remise en question, notamment à cause des cas emblématiques d’Iliman Ndiaye et Luis Suarez. Arrivé en 2023, Ndiaye n’a pas réussi à s’imposer sous le maillot marseillais et a été vendu dès 2024 à Everton pour 18 millions d’euros. Depuis, l’international sénégalais a explosé en Premier League, au point d’attirer une offre record de 46 millions d’euros de l’Inter Milan, refusée par le club anglais. De même, Luis Suarez, jugé insuffisant à Marseille, a brillé à Almeria avant d’être transféré au Sporting CP pour 22 millions d’euros, soit près de trois fois la somme reçue par l’OM à son départ, totalisant ainsi une perte sèche d’environ 68 millions d’euros en valeur potentielle non exploitée.

Cette situation illustre les paradoxes de la stratégie sportive menée par le président Pablo Longoria. L’OM affiche un turnover très élevé, avec 55% des joueurs recrutés ne restant pas plus d’une saison, signe d’une impatience qui semble pénaliser le développement à moyen terme. Il aurait sans doute fallu un peu plus de temps pour permettre à ces joueurs de confirmer leur talent et faire grimper leur valeur marchande, évitant ainsi des occasions manquées lourdes économiquement.

Parallèlement, sur le plan financier, le club phocéen fait face à un déficit structurel dépassant les 60 millions d’euros pour la saison 2025-2026, accentué par la baisse des droits télévisés en Ligue 1 et ses résultats sportifs en dents de scie. Avec un budget global estimé à près de 280 millions d’euros, et une enveloppe transfert limitée à environ 30 millions d’euros nets, la priorité est donnée à la maîtrise des coûts et à un retour à l’équilibre financier, indispensable pour assurer la pérennité du club dans un contexte économique contraint.

Pour tenter de redresser la barre, l’OM mise sur une qualification en Ligue des champions, qui pourrait rapporter entre 50 et 60 millions d’euros, une manne indispensable pour stabiliser les finances et soutenir le projet sportif. Dans ce cadre tendu, les erreurs du passé continuent de peser : la politique de recrutement et les départs précipités de joueurs prometteurs comme Ndiaye et Suarez sont aujourd’hui sources de regrets qui soulignent l’inévitable nécessité d’un équilibre plus fin entre exigence sportive et patience économique pour l’avenir du club.