À mi-saison 2025, Mohamed Salah paraissait indétrônable pour le Ballon d’Or, avec une saison phénoménale ponctuée de 29 buts en 35 matchs de Premier League, propulsant Liverpool vers le sommet du football anglais.
L’Égyptien, à 33 ans, incarnait le renouveau offensif des Reds et semblait destiné à rejoindre George Weah comme l’un des rares Africains à remporter ce prestigieux trophée. Pourtant, la fin de saison a contredit ces attentes, illustrant la nature impitoyable de cette distinction qui valorise autant les exploits marquants que la constance statistique.
Le tournant fatal est survenu en mars 2025, lorsque Liverpool, malgré sa domination nationale confirmée par un 20e titre de Premier League, a été éliminé prématurément en Ligue des champions face au Paris Saint-Germain. Salah, absent de toute influence décisive lors de cette double confrontation, a vu la perception des votants basculer en faveur d’Ousmane Dembélé et Lamine Yamal, stars montantes liées à des succès européens et des éclats marquants. Cette baisse d’intensité collective a éclipsé la brillante saison individuelle de Salah, renforcée par un troisième titre de Joueur de l’année en Premier League et des statistiques impressionnantes (34 buts et 23 passes décisives toutes compétitions confondues).
Le couronnement d’Ousmane Dembélé, sacré Ballon d’Or 2025 après une saison glorieuse à Paris incluant la Ligue 1 et la Ligue des champions, illustre la prime accordée aux moments forts dans la mémoire collective des votants. Salah a finalement terminé quatrième, son meilleur classement historique dans ce trophée, une place qui souligne néanmoins le cruel paradoxe d’une excellence personnelle insuffisante face à la dynamique collective et aux exploits « signature » d’autres candidats. Avec son départ annoncé de Liverpool et la montée en puissance d’une nouvelle génération, le « Pharaon » pourrait bien rester dans les mémoires comme l’un des grands Africains à avoir frôlé le Graal sans jamais l’atteindre.
Malgré cette déception, Mohamed Salah continue d’incarner un compétiteur hors normes, dont l’impact sur Liverpool et le football africain demeure incontestable. Son record personnel dans le classement du Ballon d’Or, ses performances continues en Premier League et en sélection nationale attestent de son niveau d’excellence. Toutefois, dans la course implacable du Ballon d’Or, où les succès collectifs européens et les coups d’éclat font souvent la différence, l’avenir semble résolument tourné vers les étoiles montantes, laissant au Pharaon un goût amer de regrets plutôt que la consécration ultime.