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Anis Hadj Moussa à Benfica : un transfert risqué ?

À 23 ans, Anis Hadj Moussa, l’une des révélations du football algérien et néerlandais, se retrouve à la croisée des chemins. Alors que Benfica s’active pour boucler son arrivée, une question anime les observateurs : le joueur fait-il une erreur en quittant Feyenoord pour les Aigles de Lisbonne, ou s’engage-t-il dans une voie judicieuse pour accélérer son ascension ?

Le chouchou d’Algérie avait tout pour éveiller la convoitise des plus grands. Après une saison réussie à Feyenoord (8 buts, 3 passes décisives en 30 matches, soit une implication directe sur un but tous les deux matchs en championnat), il était logiquement attendu dans l’un des cinq grands championnats européens. France, Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie : soit une exposition médiatique majeure, la promesse d’une concurrence de haut niveau, et parfois la certitude d’une présence en Ligue des champions. Mais Hadj Moussa a fait le choix du Portugal, un championnat considéré comme une « ligue tremplin », donc un cran en dessous du top absolu.

Cette décision ne manque pas de susciter le débat. D’abord, Benfica, comme Feyenoord, doit passer par les barrages pour accéder à la Ligue des champions. En cas d’échec, l’Algérien devra se contenter de la Ligue Europa, une compétition européenne moins prestigieuse, où la visibilité internationale est moindre – un point crucial pour un joueur désormais attendu avec impatience par les grandes écuries. L’autre point noir, c’est la question de la stabilité : Hadj Moussa a multiplié les clubs ces dernières années (Belgique, Pays-Bas, bientôt Portugal), ce qui peut inquiéter sur sa capacité à vraiment s’enraciner dans un projet de longue haleine. À force de trop bouger, il risque de devenir un « éternel espoir », sans jamais forcer la porte des tout meilleurs clubs.

Mais il serait réducteur de ne voir que les aspects négatifs. Benfica n’est pas n’importe quel club. Les Aigles sont reconnus internationalement pour leur savoir-faire unique : détecter les talents, les pousser, et les faire exploser sur la scène européenne, avant de les vendre à prix d’or. João Félix, Enzo Fernández, Darwin Núñez, Gonçalo Ramos… Tous sont passés par Lisbonne avant de connaître la consécration suprême. Pour Hadj Moussa, c’est donc l’opportunité de s’épanouir dans un environnement stable, exigeant tactiquement, et propice au développement des qualités qui restent encore à perfectionner. Ici, l’encadrement est reconnu, les infrastructures sont à la hauteur, et le club a l’habitude de valoriser ses joueurs sur le marché des transferts.

Enfin, ce choix a aussi vocation à répondre à des critères personnels. Lisbonne, c’est une ville agréable, un championnat offensif, une promesse de temps de jeu ou de compensation financière, et une culture relativement proche pour un joueur néanmoins habitué à voyager. Pour Hadj Moussa, c’est peut-être la promesse d’un projet court mais intense, conçu pour le propulser au plus haut, à condition de vite confirmer.

Au final, la question n’est pas « erreur ou pas », mais plutôt « pari maîtrisé ou étape obligée ». Hadj Moussa joue sa légitimité à très haut niveau, mais il sait que Benfica, s’il sait y briller, peut être le meilleur tremplin pour accéder enfin au Graal : une place dans un géant européen. Reste à voir si le temps lui sera donné pour s’imposer, ou si la pression des transferts, comme l’évoquaient déjà certains médias algériens, ne viendra pas tout complexifier.

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